Télétravail et productivité – les enquêtes de Léa Messala
Aujourd’hui, Léa Messala reçoit, dans les studios de France Plus, la DRH du CHU de Comiens, la grande métropole du nord de la France.
Bonjour Cunégonde Duretour, votre hôpital traverse depuis presque deux ans la tempête COVID. Les collaborateurs du CHU ne pouvaient pas faire de télétravail, avant la pandémie, et depuis les choses ont changé. Expliquez-nous.
Cunégonde Duretour : Le CHU, qui compte plus de 5000 agents, suivait la logique de toute la fonction publique hospitalière qui était de dire que l’on soigne au pied du lit du malade et que le télétravail est donc exclu. Cela reste vrai pour le personnel soignant.
Léa Messala : Quels sont les agents qui ne soignent pas dans un hôpital.
Cunégonde Duretour : Ils sont très nombreux, les informaticiens, les comptables, les administratifs, etc. Et nous avons dû confiner toutes ces personnes le 16 mars 2020.
Léa Messala : Et c’est à cette occasion que vous avez constaté des gains de productivité spectaculaires.
Cunégonde Duretour : Pour ne vous citer qu’un exemple, le service qui assure la retranscription des compte-rendus médicaux compte une centaine de secrétaires, sur un plateau, dans nos bâtiments du campus. Ces personnes saisissent sur un traitement de texte les fichiers sons enregistrés sur un dictaphone par les soignants. Elles ont effectué ces tâches depuis leur domicile. Et nous avons constaté des gains de productivité de 50%. Ces gains s’expliquent par la meilleure concentration permise par le travail à la maison.
Léa Messala : Et quelle conclusion en avez vous tirée ?
Cunégonde Duretour : Maintenant que la situation se normalise un peu, les personnes peuvent revenir au CHU, pour se retrouver, pour ressouder les équipes. Mais l’essentiel reste produit à distance. Tout le monde y gagne.
Léa Messala : Merci beaucoup Cunégonde Duretour, pour ce témoignage édifiant qui ne peut que faire réfléchir les directions générales et les managers de terrain.