Quelle politique l’Afrique peut-elle déployer pour développer le télétravail ?

« Quelle politique l’Afrique peut-elle déployer pour développer le télétravail ? Avec la pandémie, certains États africains ont révisé leurs codes, notamment le Togo, la Gabon, la Côte d’Ivoire… »

Cette question m’a été posée il y a quelques jours et j’ai pris le temps d’y réfléchir, car elle est vaste, et je ne suis pas sûr d’être qualifié pour y répondre.

Je propose une réponse en trois points : les Hommes, les Lois, les Infrastructures :

Les Hommes : 
Le télétravail repose sur la confiance entre des travailleurs à distance. Cette confiance nécessite de l’autonomie, des compétences et des pratiques nouvelles de communication et de rendu-compte.
Pour développer ces qualités, les pays africains doivent investir dans la formation des actifs et des enfants, garçons et filles, afin qu’ils renforcent ces compétences.
Apprendre à communiquer avec de nouveaux médias, apprendre à planifier son travail, apprendre à s’organiser à la maison pour y travailler, apprendre à rendre-compte à son manager ou à son client et bien sûr apprendre la bureautique et pourquoi pas la programmation.

Les Lois : 
Le cadre national doit définir les règles générales qui régissent le télétravail :
Équité entre travailleurs, définition écrite au niveau des entreprises des modalités de mise en œuvre, limites de temps de travail et droit à la déconnexion.
Les entreprises doivent rédiger une charte adaptée à leur activité qui définit l’ensemble des règles internes applicables.

Les Infrastructures :
Les réseaux de télécommunication doivent permettre les échanges. Pas forcément avec une fibre optique, le télétravail est possible avec des mails et des sms. Naturellement pouvoir échanger en visio est préférable.
Le choix des réseaux dépend de la densité de la population : le satellite pour les zones peu denses, la 3G, 4G, pour les zones moyennement denses, la fibre et le wifi pour les métropoles.

Je préconiserai également de miser directement sur les logiciels libres, moins chers et plus pérennes, et sur un Cloud africain ou européen. Européen car l’Union Européenne repose sur des lois qui visent à protéger les données et la vie privée.


Vaste chantier, mais projet essentiel pour le développement du continent africain.