Les entreprises “désagrégées” par le télétravail ?

Gontran : Tu as vu Karl, cet article des Echos qui évoque les craintes des DRH, du fait du développement du télétravail. Le télétravail met en péril le sentiment d’appartenance. C’est évident, loin des yeux, loin du cœur.

Karl : Je comprends l’argument. Mais on peut aussi y voir la crainte d’une mise en cause d’un rapport de force favorable au manager.

Gontran : Que veux-tu dire ?

Karl : Un salarié est soumis à une dépendance hiérarchique. Autrement dit, il doit obéir.
A qui ?
A son employeur, mais qui s’incarne dans son manageur.

Et celui-ci commande sur un territoire, le service, avec en arrière plan la dépendance économique du collaborateur qui a besoin de son salaire pour vivre.

Et patatras, le télétravail fait disparaître le territoire sur lequel règne le manager.
Alors bien sûr, on peut manager à distance, mais combien de managers petits chefs savent le faire ?
Ils préfèrent dénigrer le télétravail.

Le télétravail renforce la liberté et l’autonomie du collaborateur vis-à-vis de son manageur. J’ai vu des salariés qui répondent vite aux appels téléphoniques, sauf lorsque c’est leur chef, qu’ils fuient.

Gontran : Mais si on pousse ta logique, il vaut mieux être à son compte plutôt que de subir la domination économique de son employeur.

Karl : C’est certain. C’est pour cela que le choix du télétravail indépendant se développe.

Gontran : Pourtant dépendre d’un client, sans la protection du droit social, ce n’est pas plus réjouissant.

Karl : Tu as raison, c’est pour cela qu’il faut développer une clientèle. Lorsque que tu as 20 clients qui ne représentent chacun que 5 % de ton chiffre d’affaires, aucun ne peut t’imposer ses vues.

Ta liberté et ta sécurité sont encore plus forte si tu diversifies ta clientèle, sur plusieurs activités, pour te protéger des aléas sectoriels.

Le télétravail est la voie de la liberté économique.